31 août 2006

Le retour des uniformes

Malgré la température qui s'est rafraîchie, les promotions spéciales rentrée ou le début du jaunissement des arbes, c'était encore l'été dans ma tête. Après tout, nous sommes toujours au mois d'août. Mais depuis le début de la semaine, le retour des uniformes dans les rues de Dublin m'a fait réaliser que c'était l'époque de la rentrée, donc bientôt l'automne. Au revoir le bel été de nos premiers mois à Dublin.

Quand je parle d'uniformes, je pense aux écoliers, et pas aux militaires, bien-sûr. Je ne suis pas encore bien documentée sur le sujet, je ne connais pas les subtilités du système scolaire irlandais. Tout ce que je peux dire c'est qu'à partir de la mi-journée on voit des écoliers et écolières en uniforme errer par petits groupes dans les rues commerçantes ou dans les jardins publics, rentrant probablement chez eux aussi lentement que possible. A côté de chez nous il y a une école de garçons, leur tenue réglementaire est le pull bleu marine et le pantalon beige. Très fantaisiste, non ? J'ai aussi aperçue une horde de jeuness fille à la sortie d'un établissement près de Saint Stephen's Green. Leur couleur à elles est le rouge, pour le pull et la longue jupe, le tout agrémenté de hautes chaussettes blanches.

Je me demande comment les jeunes qui portent cet uniforme le ressentent. Et comment ils l'achètent : y'a-t-il des magasins spécialisés, ou des commandes sont-elles passées par l'école à chaque début d'année ? En tous cas pour nous, français habitués à aller à l'école en jeans et baskets, c'est très exotique.

26 août 2006

Le bus

En trois mois, j'ai pris le bus trois fois. C'est qu'on ne prend pas le bus à la légère par ici. Pour commencer, il est très difficile de savoir où va un bus ou quel bus prendre pour aller à un endroit donné. Le savoir des lignes de bus se trouve dans les dublinois et personne ne l'en a encore extrait pour mettre de bons vieux plans à la disposition des étrangers.

Donc après avoir été une fois au Health Centre à pieds (presqu'une heure de marche) et m'étant rendu compte qu'il y avait une ligne directe de chez moi à là-bas (je l'avais longée tout le long de mon trajet à pieds), j'ai décidé de tenter l'aventure.

Comme j'avais entendu de terribles histoires sur les bus et leurs chauffeurs, je m'étais préparée : j'étais à l'arrêt de bus, la poussette pliée en bandoulière, ma fille dans les bras, et quelque monnaie dans la poche. Quand le bus est arrivé, j'ai à peine pu monter dans le bus tellement j'étais chargée. Comme il se doit j'ai indiqué ma destination au chauffeur. Il m'a répondu : "ouagnalakegni ?". J'ai dit : "tiouinioure". Il a dit : "95 centimes". Et il a à peine attendu que j'ai glissé ma pièce de 1 euro dans le monnayeur pour démarrer. Il m'a tendu le reçu pour que je puisse me faire rembourser mes 5 centimes au bureau central, que j'ai à peine pu attrapper tellement je tanguais, chargée comme j'étais (à savoir : les bus de Dublin ne rendent pas la monnaie). Le malicieux chauffeur roulait à vive allure. Heureusement une dame s'est emparée de ma poussette et l'a rangé dans le compartiment à bagages, j'ai pu m'asseoir (toujours chargée de ma fille). Ce jour là j'ai fait le retour à pieds.

La fois d'après, toujours pour aller au même endroit, j'avais préparé le compte exact. Tout s'est mieux passé, c'était même un modèle de bus avec un espace prévu pour les poussettes et les fauteils roulants. Galvanisée par ce succès, j'ai tenté l'aventure au retour. J'étais à l'arrêt de bus, arnachée de ma poussette et de mon enfant, quand est arrivé le bus, qui était muni d'une plateforme qui permettait de monter la poussette sans la déplier. Le chauffeur était moyennement aimable, lui aussi m'a fait le coup du "ouagnalakegni". Au retour, c'est plus cher puisqu'il m'a demandé 1 euros 50. Oui, à Dublin les routes ne font pas la même longueur selon qu'on va vers le sud ou vers le nord. Il m'a fallu tout le trajet pour m'en remettre et depuis je n'ai pas retenté l'aventure. Ceci dit, pour des gens sans bébé et sans poussette, qui font le même trajet tous les jours et qui savent combien payer, ça doit pas être si terrible de prendre le bus.

23 août 2006

Le génie irlandais - Épisode I : le petit-déjeuner

Le petit-déjeuner irlandais traditionnel (traditional irish breakfast) est à mon avis un des traits caractéristiques du génie irlandais. Ça n'a l'air de rien, c'est simplement :

  • des toasts ("blanc" ou "marron") beurrés,
  • du bacon,
  • des oeufs (brouillés, au plat ou pochés, les 3 sont acceptés),
  • un peu de tomate,
  • des petites saucisses,
  • du pudding blanc et noir
  • et un mug de café ou de thé.


Ça n'a l'air de rien, donc (encore que... Rien que d'énumérer tout ça, j'ai déjà plus faim), mais c'est absolument génial. En particulier si on le mange à l'heure d'un vrai petit-déjeuner heureux, à savoir aux alentours de midi. Le secret vient peut-être des toasts.

21 août 2006

Les Irlandais existent !

J'ai fait remarquer hier à Raphaële que, contrairement à ce qu'elle insinue dans le billet précédent, nous avons déjà dîné avec des Irlandais. Elle m'a alors subtilement suggéré de venir en parler ici ("T'as qu'à le faire, le blog là"). Donc, bref, on a déjà vu des Irlandais et même dîné avec eux.

C'était un barbecue chez l'habitant (l'habitant en question étant en fait une habitante : ma collègue Tanya). Le lieu était vraiment charmant : une maison sur Beaver Row (littéralement "l'allée de la belette du castor"), à côté d'une petite rivière, au sud de Dublin. Beaver Row a comme particularité sa numérotation : il y a d'abord tous les numéros impairs puis tous les numéros pairs (il n'y a des maisons que d'un côté) dont parfois deux fois le même. On a passé là-bas une très bonne après-midi et une très bonne soirée avec tout plein d'Irlandais (ainsi, notamment, que quelques Australiens, des Anglais, une Américaine et une Gréco-Australienne mais ce n'est pas le sujet).

Deux particularités, pour nous, à ce barbecue :

  • il commençait assez tôt, à 16 heures. Enfin c'était l'heure de l'invitation, ce qui veut apparemment dire qu'il faut venir vers 17h30. Heureusement qu'on était très en retard, on a eu l'air normaux.
  • Les gens devaient apporter leur boisson et leur nourriture pour en gros venir la manger sur place avec les autres. Apparemment, c'est assez courant ici, tout du moins chez les étudiants et ceux qui ne sont plus étudiants depuis peu de temps (genre, heu, hum, 10 ans). Le truc rigolo était que l'invitation disait assez subtilement "Venez faire un barbecue chez nous tel jour. Au fait, il y a un très bon off-licence[*] pas très loin". Je dois préciser tout de même que les hôtes fournissaient grâcieusement de la bière (en quantité limitée. Je veux dire, pour des Irlandais), de la viande super chouette et des petits pains qu'on n'a pas pu goûter.


Il était important de rétablir la vérité. C'est maintenant chose faite.


[*] : un off-licence étant un magasin qui a l'autorisation de vendre de l'alcool à emporter (à condition de ne pas le consommer à moins de 200 yards). Le genre d'endroit à mon avis tout aussi important qu'une pharmacie, sinon plus.

19 août 2006

Politesse internationale

Quelle est le code de politesse à suivre quand on assiste à un dîner organisé par des anglais, avec des invités des USA et des invités français ? Je pense que la règle la plus logique serait de suivre les usages du pays de la maîtresse de maison. Mais comme on ne les connaît pas, on a fait comme on le sentait.

Première cruciale interrogation : le quart d'heure de politesse existe-t-il en Angleterre ? J'espère que non parce que malgré tous nos efforts (nous avons pris un taxi), nous sommes arrivés pile à l'heure. Ensuite tout s'est très bien passé, après tous nous n'étions pas de cultures si éloignées. Evidemment, ça nous a fait drôle de voir ces fous d'anglo-saxons descendre des bouteilles de vin comme du soda, remplissant leurs verres à ras et mélangeant allégrement les crus.

Mais eux aussi ont dû soupirer intérieurement quand je leur ai montré la salade que j'avais apportée pour l'entrée (hmmm, tome de savoie et jambon de pays acquis au péril de mon porte-monnaie, et petites tomates françaises qui sentaient bon la tomate), alors que la maîtresse de maison avait préparé à peu près la même pour accompagner les lasagnes. La prochaine fois je le saurai : la salade n'est pas une entrée, c'est juste une salade.

Dans l'ensemble, nous avons passé une bonne soirée. Une prochaine fois nous aimerions bien dîner avec des irlandais. Mais comme nous le disent toutes les personnes que nous rencontrons ici (des étrangers pour la plupart), il semblerait qu'il n'y ait pas d'irlandais dans ce pays.

11 août 2006

Taille des paquets de chips

J'avais été prévenue par une collègue quand j'étais encore en France mais j'avais peine à le croire. Et c'est pourtant vrai : on trouve peu de grands paquets de chips en Irlande. Voilà un sujet préoccupant me direz-vous. Bah oui.

La première fois que je suis entrée dans un supermarché à Dublin, c'est LA chose que j'ai vérifiée : la taille des paquets de chips. Et j'ai aperçu d'énormes paquets de chips. Je me suis dit que ma collègue avait halluciné ou que les choses avaient changé depuis son séjour. Mais quelques mois plus tard, me mettant en quête d'un grand paquet de chips pour un quelconque événement social, je me suis rendu compte de toute l'horreur de la situation : ce ne sont pas des grands paquets de chips, mais des paquets de petits paquets (comme ceux qu'on trouve dans les pubs ou dans les épiceries de proximité pour accompagner le sandwich du midi).

Voilà qui choque mes convictions de convivialité : quand on est plusieurs à manger des chips, on prend un grand paquet et on tape tous dedans. Et oui mes pauvres amis, le choc des cultures on l'expérimente comme on peut, moi ce fut avec les paquets de chips.

Ceci dit on trouve des paquets de chips d'une taille raisonnable, à condition de vouloir y mettre le prix. Si je n'avais peur de faire un contre sens culturel, je dirais que les chips de bobo se trouvent en grand paquets, mais le concept de bobo est-il opérant ici ? Je veux parler de chips aux saveurs aussi novatrices et exotiques que "thym-poulet" ou "sel-de-mer-tout-simplement". Et je peux vous dire qu'elles sont excellentes.

Ceci dit, je ne m'explique pas cette particularité. Qu'il y ait plus de paquets individuels ici qu'en France est sûrement dû au fait qu'il en faut ici pour la "lunch box". Mais pourquoi si peu de grands paquets ? Sont-ce les français qui se méprennent sur l'usage des chips en en faisant un produit d'apéritif (hmmm, avec la bière) ? Ou sont-ce les irlandais qui passent à côté de quelque chose en se les gardant pour eux, avec leur sandwich vite mangé au bureau devant l'écran de l'ordinateur ?

06 août 2006

La santé des bébés

Pour le suivi de la santé des bébés, il y a les Health Centres. Il suffit de se rendre à celui dont vous dépendez au moment des consultations pour bébé et votre bébé pourra être intégré dans le circuit. Vous recevrez une convocation pour les visites gratuites (de mémoire : aux deux semaines, six semaines et 9 mois de l'enfant), et vous pourrez vous rendre aux consultations chaque fois que vous en aurez besoin, pour peser l'enfant ou poser toute question qui vous préoccupe (un peu comme dans les PMI en France). On vous donnera aussi les coordonnées de votre Public Nurse qui vous renseignera pour tout problème de santé. Et tout cela est gratuit.

Attention tous les Health Centres n'ont pas de Baby Clinic, passez donc un coup de fil avant de vous déplacer pour savoir où aller et à quel moment. En tous cas l'incontournable Service Finder de Oasis vous donnera la liste des centres de votre secteur.

Pour les visites de base et les vaccinations obligatoires, vous pouvez aussi aller chez votre GP (le généraliste qui vous suit), et je crois que la consultation est alors gratuite, à vérifier.

Deux autres choses à savoir sur le suivi de la santé des enfants en Irlande :
- il n'y a pas de carnet de santé, les infos sont conservées par le GP, comme pour les adultes,
- le vaccin contre la Méningite C est obligatoire en Irlande (il ne l'est pas en France).